Au Conseil de l’Europe, la famille et l’Eglise sont les deux grandes oubliées … Anne Girault.
L’ambitieux rapport du groupe des Eminentes Personnalités sur le “Vivre ensemble Conjuguer diversité et liberté dans l’Europe du XXIème siècle”présenté le 11 Mai 2011 lors du Comité des Ministres à Istanbul, ne reconnait ni le rôle de la famille, ni celui de l’Eglise catholique dans la cohésion sociale.
Cette initiative censée donner “un nouvel élan” devait analyser la situation et faire des propositions face à la montée des intolérances et discriminations.
C’était une occasion de reconnaitre les efforts de tous, familles, société civile et institutions dans le sens d’une ouverture à l’autre et à l’enrichissement que les différentes cultures peuvent s’apporter.
Mais ce rapport ne présente pas un tableau exhaustif de la réalité ; aucun exemple d’ONG catholique, aucun modèle de femme ou d’homme catholique, alors que nous sommes majoritaires sur le terrain et œuvrant à cette culture de l’accueil, du partage et de la tolérance.
La culture chrétienne y est même évoquée sous un jour défavorable et la famille ne s’y trouve pas même mentionnée.
La famille est pourtant la cellule de base de la société et donc du “vivre ensemble”. Intermédiaire entre l’État et la personne, elle assure la prévention de la pauvreté et la solidarité entre les générations, c’est le lieu principal de l’apprentissage et la transmission des valeurs.
Les femmes et les hommes catholiques sont actifs, aujourd’hui comme hier, sur le terrain des droits fondamentaux, tant en ce qui concerne l’éducation et la formation que l’accès aux soins, la lutte contre la pauvreté et l’accueil des étrangers mais c’est une vérité difficile à admettre sans doute.
Il y a là un manque surprenant qui affaiblit la portée du rapport et ne fait pas justice à la vérité.
En outre l’accueil de l’étranger y est traité seulement sous l’angle économique sans référence à la culture dans toutes ses dimensions. C’est réducteur et peu respectueux.
L’identité européenne s’est construite et développée sur une idée de la personne qu’il faut préserver. Le respect du plus faible et de la dignité de chacun, quelque soit sa situation, est une valeur que les femmes catholiques veulent continuer à pratiquer.
Le Conseil de l’Europe a perdu une belle occasion de rendre hommage aux humbles acteurs du “Vivre ensemble”.
« Suite à donner au rapport »