La dérive idéologique des institutions internationales Reviewed by Momizat on . Institutions internationales : faut-il s’en méfier ? Initialement, les organisations internationales avaient un rôle technique et devaient permettre aux États d Institutions internationales : faut-il s’en méfier ? Initialement, les organisations internationales avaient un rôle technique et devaient permettre aux États d Rating: 0
Vous êtes ici:Accueil » LIBERTES » Droits de l'homme - Libertés » La dérive idéologique des institutions internationales

La dérive idéologique des institutions internationales

Institutions internationales : faut-il s’en méfier ?

Initialement, les organisations internationales avaient un rôle technique et devaient
permettre aux États de coopérer. Elles débordent aujourd’hui largement leur cadre
original, et exercent une influence idéologique sur les États qui, souvent, se sentent
obligés de suivre leurs orientations. Or cela ne vient pas de nulle part : des fondations
privées (comme celle de G. Soros) proposent des financements pour des thématiques
particulières, de façon à les imposer à l’ordre du jour. Un vaste système de
corruption, de conflits d’intérêts et de pression s’est installé. Analyses.

Ces dernières années les critiques s’accentuent contre les organisations internationales. Le débat
public se fait régulièrement l’écho de la crainte d’une perte de souveraineté des États.
Initialement, ces organisations avaient un rôle technique et devaient permettre aux États de
coopérer dans plusieurs domaines, comme le commerce, les télécommunications et l’aviation.
D’autres domaines de coopération ont également donné naissance à des organisations
aujourd’hui souvent critiquées, c’est le cas de la santé avec l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) et des droits de l’homme avec le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ainsi que la Cour
européenne des droits de l’homme (CEDH). Ces organisations exercent une influence idéologique
sur les États qui, souvent, se sentent obligés de suivre leurs orientations.

A la racine du problème
Le système international des droits de l’homme est marqué par un phénomène de « capture » et
de « privatisation ». Les organisations internationales sont des lieux de pouvoirs, mais manquent
souvent de ressource financière. Dans le même temps, des fondations privées riches à milliards,
en quête de pouvoir, proposent de financer le système. Ces principaux contributeurs sont le plus
souvent les fondations néolibérales : Open Society (Soros), Ford, Oak, Gates et MacArthur.
Certains États sont également particulièrement actifs, comme les Pays-Bas ou la Norvège, en
finançant les institutions bien au-delà des contributions étatiques ordinaires. Généralement les
fondations privées proposent des financements pour des thématiques particulières. Il s’agit alors
d’une méthode de mise à l’agenda de thématiques qui, autrement, n’auraient jamais émergé.
Le phénomène de capture n’est toutefois pas uniquement financier. D’autres moyens existent,
comme la participation au travail des institutions, l’intervention dans la procédure de nomination
de leurs membres, et la création d’une bulle idéologique étanche autour de ceux-ci. Cette
situation est permise par une forme de corruption qui révèle surtout l’affaiblissement intellectuel,
moral et idéologique des personnes qui évoluent au sein des mécanismes des droits de l’homme
(juges, experts de l’ONU…) ; cet affaiblissement conduit à l’imposition, par des agents extérieurs,
d’un agenda et de thèmes. Tantôt les acteurs des droits de l’homme ne sont pas toujours armés
pour détecter et contrer l’influence qu’ils pourraient subir, tantôt ils adhèrent aux messages de
ceux qui les influencent.

Objectif : des sociétés ouvertes
Les cours spécialisées dans les droits de l’homme et les institutions internationales sont donc la
cible d’ONG et fondations qui peuvent y intervenir aisément et imposer leur idéologie. Pour les
néolibéraux, l’enjeu est bien de dissoudre les « sociétés fermées » traditionnelles souveraines en
se servant du contentieux international et de l’influence des experts de l’ONU, ou des juges de la
CEDH, qui font référence dans le domaine. L’objectif est d’atteindre la « société ouverte ». Cela
passe par une homogénéisation culturelle entre les États et donc par un combat contre les
spécificités, les traditions et héritages historiques et religieux. Ainsi, on observe, dans les pays de
tradition chrétienne, que les litiges portés devant les Cours européennes sont orientés vers
l’émancipation des religions, le « droit à l’avortement », l’euthanasie et les droits des minorités
sexuelles.
Plusieurs institutions sont victimes de ce phénomène. La CEDH est victime des conflits d’intérêts
des juges issus d’ONG financées par la Fondation Open Society. Le Conseil des droits de l’homme
de l’ONU et ses influents experts sont la cible de quelques États et Fondations qui font émerger
de nouvelles thématiques pour quelques centaines de milliers de dollars. Au Parlement européen,
les lobbies de l’avortement exploitent l’institution pour se donner une caution morale et
délégitimer leurs adversaires. À l’OMS, des militants se drapent sous les voiles de « l’expertise neutre et scientifique » pour imposer la contraception et l’avortement aux États membres. Et au
Conseil de l’Europe, les lobbies de libéralisation de la prostitution tentent de faire passer des
textes favorables à leur combat. Ces combats semblent lointains, mais finissent par avoir des
implications très concrètes dans nos vies.

Dans nos sociétés sécularisées, les « prophètes des droits de l’homme » proclament une
mystique du progrès et travaillent à créer une nouvelle morale. Leur discours est souvent jugé
attrayant et consensuel par le public. Or, la capture des institutions par ces lobbies est, elle,
objectivement condamnable et devrait être un point de vigilance important.

Louis-Marie Bonneau.
Chercheur associé au centre européen pour le droit et la justice (ECLJ).

Pour La Nef.

 

Laisser un commentaire

Retour en haut de la page