Projet de loi bioéthique: Femina Europa écrit aux sénateurs
Madame la sénatrice, Monsieur le sénateur,
Vous faites partie de la commission sur la révision de la loi de bioéthique.
Femina Europa est une ONG fondée en 2005, accréditée au Parlement européen, pour promouvoir la femme, dans toutes ses dimensions, en complémentarité réciproque de l’identité masculine. Nous sommes très préoccupées par cette loi pour des raisons légales, financières, médicales et éthiques.
La loi de bioéthique que vous êtes appelé à étudier et à voter est en contradiction avec le droit des enfants à connaître leurs parents et à être élevés par eux. (Convention internationale des droits de l’enfant) Elle instituerait une discrimination entre les enfants, entre les familles. Les études montrent que la pauvreté touche plus les familles monoparentales. Cette loi qui autoriserait la recherche et les expériences sur les embryons est aussi en contradiction avec la Convention d’Oviedo et le principe de non-marchandisation du corps humain, notamment la vente des gamètes.
Sur le plan financier, cette loi aggraverait la situation de la Sécurité sociale, obligée de financer des demandes qui ne sont pas d’ordre médical, alors que le remboursement des lunettes et des soins dentaires n’est pas satisfaisant.
Concernant la réponse à l’infertilité, les techniques de procréation assistée en laboratoire sont très lourdes, invasives et risquées pour la santé des femmes. Il existe des réponses respectueuses de la santé et du corps de la femme, comme la naprotechnologie. Concernant la santé des enfants, les études sur les enfants nés par FIV font état d’un risque accru pour leur santé. La procréation est devenue un véritable marché dont les enfants et les femmes sont les premières victimes.
Enfin cette loi est un pas de plus dans la mentalité eugéniste et vers la GPA qui est une exploitation du corps de la femme, un retour de l’esclavage. Il n’y a pas de GPA éthique ni « encadrée » tout comme il n’y a pas d’esclavage éthique, ni encadré.
Pour toutes ces raisons, légales, financières et médicales, nous pensons que cette loi de bioéthique ne répond pas aux véritables besoins actuels, qu’elle ne ferait au contraire qu’aggraver la situation des enfants, des femmes, des familles et porter atteinte à la dignité de la personne humaine.
Nous demandons une véritable politique de médecine qui soigne l’infertilité et qui ne se défausserait plus sur la technique. Nous vous demandons de soutenir les approches respectueuses du corps de la femme, de sa santé et de celle de ses enfants, de l’écologie humaine.
Il n’existe pas de fatalité, l’esclavage était légal, il a été aboli. La France est le pays des droits de l’homme et doit montrer l’exemple comme elle l’a fait dans le passé.
Nous comptons sur vous et vous remercions de votre attention.
Anne Girault
Présidente de Femina Europa
Paris, le 24-09-19.