La Mondialisation de la révolution culturelle occidentale
L’ouvrage de Marguerite A. Peeters, La Mondialisation de la révolution culturelle occidentale, paru en janvier 2007, est intéressant à plus d’un titre. Résultat de plusieurs années d’études, il livre ce que l’auteur elle-même désigne comme les concepts-clés et les mécanismes opérationnels de cette mondialisation. Qu’est-ce à dire ? Un bouleversement complet de la vision du monde et de l’homme s’est propagé depuis la fin de la guerre froide sous l’influence de groupes de pression. Inspirés par les révolutions féministes, sexuelles et culturelles, ces groupes semblent être parvenus à leur fin en Occident et avoir instauré une éthique nouvelle et laïciste qui signe l’avènement de la postmodernité. C’est désormais la planète tout entière qu’il s’agit de convertir à cette révolution. Marguerite A. Peeters explique avec une grande clarté comment ces groupes de pression se sont infiltrés dans les instances internationales, l’Onu en premier lieu, mais également les organismes européens, afin de promouvoir leurs idéologies révolutionnaires. Révolutionnaires elles le sont en effet dans la mesure où c’est à un bouleversement complet de la société qu’elles appellent en intervenant sur celles qui en constituent la matrice – le terme est à considérer dans ses deux acceptions – à savoir les femmes. Il s’agit d’abord de déconstruire les valeurs traditionnelles communes à l’humanité entière et dont elles sont porteuses.
Comment ? En supprimant le rôle traditionnel de la femme pour lui substituer le stéréotype féministe : une femme « citoyenne », partenaire de l’éthique mondiale, pleinement engagée dans son application, protagoniste du développement durable, revendiquant ses droits et son pouvoir, célébrant la diversité des choix, « libérée » de son rôle de mère. Autant de clichés réductionnistes imposés de l’intérieur des instances internationales par des membres d’ONG organisés en groupes de pression farouchement résolus. Or ces membres n’ont été désignés par aucun suffrage. Ils ne sont que les salariés d’organisations non gouvernementales. Mais l’habileté qu’ils ont su déployer pour s’infiltrer au plus haut niveau des instances décisionnelles aura suffi à faire passer pour vox populi des discours dont ils auront été les seuls initiateurs. Lorsqu’ils les débitent des tribunes où ils prennent la parole, il ne leur est que trop facile de mystifier un auditoire, qui compte souvent des représentants du monde entier, et qui ne demande qu’à être convaincu par des idées dont on leur dit que leur mise en application établira leur réputation d’hommes et de femmes « éclairés », soucieux de conduire leur pays dans la voie de la postmodernité affranchie des valeurs de l’ancien monde, celui d’avant le village global, des valeurs intolérantes, sectaires et élitistes.
Si le bilan que dresse Marguerite A. Peeters est certes négatif, son ouvrage résonne cependant comme un appel revigorant à l’attention des habitants des pays en voie de développement dont l’attachement aux valeurs traditionnelles, s’il perdure, pourrait bien les sauver de la contagion occidentale. Mais cet appel vibrant invite à la plus extrême vigilance tandis qu’il nous fait prendre conscience, à nous Occidentaux, des mécanismes détournés qui ont abouti en à peine deux générations à la disparition de structures sociales fondées sur le noyau familial constitué d’un homme et d’une femme mariés, de leurs enfants, interagissant au sein d’un monde à l’égard duquel ils se reconnaissaient des droits, mais surtout des devoirs, moraux qui plus est. L’épithète n’a désormais plus cours. Seul le développement est aujourd’hui durable !